Bien être et PIB: un binôme indissociable

Par Romina Boarini, OCDE

Le PIB reste un indicateur incontournable de la performance économique, moteur fondamental du bien-être. Mais mesurer le bien-être nécessite d’aller au-delà du PIB et des autres données économiques traditionnelles. Le lien entre PIB et bien-être ne s’explique pas uniquement par le niveau de vie plus élevé que permet le revenu mais aussi par les dépenses publiques et privées générées par ce dernier et consacrées à des aspects non matériels du bien être, tels que l’éducation et la santé. Il est, néanmoins, de plus en plus admis que se concentrer exclusivement sur le PIB n’est pas suffisant pour améliorer la vie de tous.

Le graphique ci-dessous illustre cette idée en comparant pour chaque pays le PIB par habitant à sa performance dans l’indicateur du vivre mieux. On observe ainsi une relation positive entre ces deux variables. En d’autres termes, les pays présentant un PIB par habitant élevé sont aussi ceux où le bien-être est, en moyenne,  plus important. Cette relation décroit, cependant, à mesure qu’augmente le revenu, ce qui sous-tend qu’à partir d’un certain seuil, une hausse de revenu est peu susceptible de générer un niveau de bien être supérieur. Un autre aspect intéressant est le décalage entre performance économique et niveau de bien-être dans certains pays. En effet, quelques pays parviennent à procurer un niveau de bien-être supérieur au niveau escompté sur la seule base du revenu. C’est le cas des pays européens nordiques mais aussi de la Nouvelle-Zélande. À l’inverse, certains pays sont plus performants en termes de PIB par habitant qu’en termes de niveau de bien-être moyen (États-Unis, Suisse).

Comment expliquer, dans ces deux cas de figure, que performance économique et bien être n’aillent pas de pair ? Une première piste réside dans le choix de certains pays de mettre l’accent sur le bien-être non-matériel et donc de moins travailler afin d’atteindre un meilleur équilibre travail / vie privée. Ceci se traduit par un plus faible revenu mais aussi par plus de temps pour les loisirs, temps qui peut être partagé avec ses amis et sa famille, consacré au bénévolat ou à sa communauté. Une autre piste tient à la qualité environnementale de ces pays. Une plus faible production économique peut limiter les émissions polluantes et donc procurer un environnement plus sain. Mais après tout, le bien-être est une question de démocratie et de choix faits par la société. Le plus important est que les pays fassent aussi bien que leurs citoyens le souhaitent., qu’il s’agisse d’une production économique plus importante, de plus de temps pour soi ou les autres, d’une vie plus longue et en bonne santé ou de communautés plus proches les unes des autres. C’est pourquoi il est  nécessaire de réunir les données statistiques pertinentes à l’évaluation de ces différents objectifs et de faire en sorte que les gouvernements les prennent suffisamment en compte. 

 

Note: Le PIB par habitant de la Norvège se limite à la partie continentale.

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