De la vie sur Mars?

La découverte par Curiosity, le robot de la NASA, de preuves que de l’eau a coulé dans le passé sur la planète Mars, suscite de nombreuses questions. S’il y avait de l’eau sur Mars dans le passé pour "des milliers voire des millions d'années", que s’est-il passé pour provoquer sa désertification et la transformation de ruisseaux en graviers, cailloux et sable cimentés? Et plus inquiétant encore, la planète rouge serait-elle un sombre présage de ce qui attend notre planète ?  

© Shutterstock

 

 L’eau est l’une de nos ressources les plus précieuses, et pourtant, l’une que l’on peine encore à gérer de manière efficace. Elle a été reconnue comme un droit universel. Mais malheureusement plus de personnes meurent chaque jour d’une eau insalubre que de tous types de violences confondus et 2.6 milliards de personnes vivent sans accès aux équipements sanitaires de base. Et l’augmentation de la population mondiale n’explique que partiellement la pression croissante exercée sur nos ressources en eau. Les projections pour la demande globale en eau d’ici 2050, s’établissent à +55%,  une hausse en grande partie dûe à une augmentation des besoins industriels (+400%). Dans ce contexte, le défi auquel nous faisons face est celui d’une gestion efficace de nos ressources en eau, afin de répondre de manière équitable à une demande croissante, tout en faisant face à une pression grandissante sur nos ressources et un risque accru de pénurie.

 

 Nous ne pouvons prendre pour acquis le fait d’avoir une eau de qualité, en quantité suffisante, livrée à notre porte. On estime à 20% la quantité d’eau perdue dans le processus d’approvisionnement des réservoirs à nos robinets dans l’OCDE, un gâchis insoutenable pour une denrée si précieuse. L’Indicateur du Vivre-Mieux aborde le sujet de l’eau dans 2 indicateurs: la qualité de l’eau et l’accès aux équipements sanitaires de base. Au sein de l’OCDE, près de 85% de la population, en moyenne, se dit satisfaite de la qualité de leur eau. En termes d’équipements sanitaires, 97.8% des personnes vivent dans un logement avec un accès privé à des sanitaires équipés. Maintenir ces niveaux élevés de performance et de satisfaction a un certain coût cependant. Les investissements associés à la seule réhabilitation des réseaux existants entre 2008 et 2050 pourraient atteindre entre 7.5 et 9.2 trillions de dollars.  

 

 Qui, donc, peut le mieux assurer la gestion, et l’investissement, dans le secteur de l’eau? Des pays aux niveaux de revenus nationaux variés, se sont engagés dans un débat, aussi ancien que passionné : celui de la privatisation de l’eau. Alors que les défenseurs de la privatisation mettent en avant l’idée que le secteur privé peut pallier aux lacunes du secteur public en utilisant les principes du libre marché, ses détracteurs évoquent au contraire la nature particulière de l’eau, et le besoin d’intervention du gouvernement afin d’en garantir l’accès pour tous.

 

 Différents pays ont adopté des positions variées sur le sujet. En Suède par exemple, les compagnies n’ont pas le droit de faire de bénéfices dans le secteur de l’eau, confirmant son statut particulier. Une loi interdisant la privatisation du service d’approvisionnement de l’eau a été votée aux Pays-Bas en septembre 2004. Dans de nombreux pays cependant, le secteur privé participe à la gestion de l’eau. Ceci est le cas en France, Allemagne, Espagne et Mexique, par exemple. Dans d’autres cas, la privatisation est complète mais très encadrée, comme en Angleterre et aux Pays de Galle. Bien que vivement critiquées par moment, les initiatives privées ont largement participé au développement des systèmes modernes d’approvisionnement en eau. De plus, l’introduction d’opérateurs privés dans certains pays en développement a permis de réduire le niveau d’eau perdue à moins de 15%, un niveau similaire aux services les plus performants.  

 

 Le régime juridique de l’espace extra-atmosphérique nous enseigne que la planète Mars appartient au « patrimoine commun de l’humanité », une définition rappelant la reconnaissance par les Nations Unies de l’eau potable comme un droit universel. Alors qu’émergent de nombreuses questions sur la privatisation de l’espace extra-atmosphérique et des recherches associées, le futur de l’espace, comme celui de l’eau, doivent être maniés avec précaution.

 

 En savoir plus:  

 

www.oecd.org/eau

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