Apprécier les rapports humains

Par Katherine Scrivens, OCDE

Les  rapports humains sont essentiels aussi bien aux individus qu aux sociétés  – mais comment en mesurer la valeur?

Nous sommes des êtres profondément sociaux. Au-delà du plaisir immédiat que nous tirons de la compagnie des autres, la qualité de nos relations sociales est l’un des facteurs les plus importants de notre bien-être et ceci tout au long de nos vies. La réussite scolaire ou professionnelle, une bonne santé à la fois physique et mentale, ainsi que la satisfaction à l’égard de la vie de manière générale, sont des éléments tous fortement influencés par nos réseaux sociaux et les soutiens et opportunités que ces derniers procurent.

 

L’analyse des données de l’indicateur du vivre mieux montre que la qualité de nos liens sociaux, définie comme le fait d’avoir quelqu’un sur qui compter en cas de besoin, est le facteur le plus déterminant en termes de satisfaction à l’égard de la vie. Même la manière dont nous interagissons avec des personnes inconnues peut impacter notre bien-être, à la fois au niveau individuel et à l’échelle de la communauté. Les communautés dans lesquelles les personnes sont plus impliquées et sont plus confiantes, même envers les étrangers, ont tendance à être plus heureuses et plus saines en général. À l’échelle nationale, les niveaux de confiance social et d’engagement civique, reflétés par le bénévolat par exemple, sont même associés à un niveau plus important de croissance économique et de performance gouvernementale.

 

Le rapport entre les valeurs partagées et la confiance générées par les réseaux sociaux d’un côté, et une certaine valeur productive de l’autre, a mené ces dernières années au développement de la notion de « capital social ». Le « capital social » est devenu l’un de ces concepts à la mode, dont beaucoup de gens se servent mais qui n’a pas de définition universellement acceptée. Jusqu’à présent les efforts de développement de statistiques pouvant être comparées internationalement ont été un échec, le consensus sur ce que nous devrions mesurer exactement étant dur à atteindre. Il demeure néanmoins important de mieux comprendre l’impact des interactions sociales sur le bien-être à travers de nombreux domaines.

 

En réponse à ce besoin, l’OCDE s’est engagé sur un projet de mesure des différents aspects du « capital social », dont les résultats finaux seront publiés en 2013. Les premiers résultats soulignent l’importance d’une définition bien plus spécifique quant à ce que nous voulons mesurer, et qui évoluerait en fonction du contexte, plus que l’utilisation du « capital social » comme un concept unifiant.

 

Par conséquent, le projet se concentre sur quatre domaines spécifiques de mesure statistique:

 

  1. Connections sociales (les personnes dans notre entourage et les rapports que l’on entretient avec eux)
  2. Ressources individuelles (le soutien, les informations et les opportunités qui proviennent des connections sociales)
  3. Engagement civique (contribution à la vie de la communauté à travers le bénévolat ou d’autres formes d’implication sociale)
  4. Ressources publiques (les valeurs partagées, comportements et confiance sociale qui facilitent l’action collective).

 

Pour plus d’information, merci de contacter l’auteur de ce blog (katherine.scrivens@oecd.org).

 

En savoir plus

 

Boarini et al. (2012), “What Makes for a Better Life? The Determinants of Subjective Well-Being in OECD Countries – Evidence from the Gallup World Poll”, OECD Statistics Working Paper  No. 2012/03.

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