Au-delà des moyennes : vie meilleure et inégalités

Par Sue Kendall-Bilicki, OCDE

Le problème des moyennes est leur caractère très impersonnel. Leur utilité ne fait pas de doute : si les performances moyennes de vos compatriotes en mathématiques, en lecture et en sciences sont supérieures à celles de 12 autres nationalités, cela vous donne une idée de la qualité du système éducatif de votre pays. Mais cela ne vous dit rien sur les résultats des filles par rapport aux garçons, ou sur l’influence du niveau d’éducation de vos parents ou de vos voisins sur vos résultats scolaires. Or, ces informations sont importantes car nos vies ne sont pas faites de moyennes, mais de choix individuels

Quelle est la taille du fossé entre riches et pauvres dans votre pays, et qu’en est-il dans les autres pays ?Dans quels pays les filles ont-elles de meilleurs résultats scolaires que les garçons, et y a-t-il des pays dans lesquels le statut économique et social n’affecte pas le niveau d’instruction ? Est-il vrai que plus on est aisé, moins on a de vrais amis ? Va-t-il sans dire que plus on est en haut de l’échelle des revenus, plus on est heureux, et inversement ?

Ce sont là des questions que nous nous posons tous. En outre, les réponses à ces questions peuvent aider les gouvernements à s’assurer qu’ils mènent des politiques offrant un égal accès à des services tels que l’éducation, la santé ou l’accès à une eau salubre.

C’est pourquoi l’Indicateur du vivre mieux de l’OCDE a été affiné pour pouvoir faire des comparaisons entre hommes et femmes, ainsi qu’entre les 20 % les plus aisés et les 20 % les moins aisés de nos concitoyens.

Nombreux sont les discours et les écrits sur la nécessité d’une plus grande égalité entre les sexes, mais c’est un sujet complexe. Certes, les hommes sont mieux payés et travaillent plus que les femmes, mais ils sont aussi plus souvent victimes d’agressions et de meurtres, tandis que les femmes vivent plus longtemps et ont des réseaux sociaux plus importants, mais risquent davantage que les hommes de finir leur vie dans la pauvreté.S’agissant des critères exprimés par les utilisateurs qui ont créé leur Indicateur du vivre mieux, il y a peu de différences entre les hommes et les femmes. Les hommes accordent en général un peu plus d’importance que les femmes au civisme, aux revenus et à la santé, tandis que les femmes accordent un peu plus d’importance aux liens sociaux, au logement, à l’équilibre travail-vie privée.

L’influence du statut social et économique sur la qualité de vie globale est très différente selon les pays, ce qui tend à confirmer que les choix politiques ont bien un impact sur le niveau des inégalités. En moyenne, les 20 % les plus aisés gagnent cinq fois plus d’argent que les 20 % les plus pauvres, mais cet écart est bien moindre dans certains pays. En moyenne, les étudiants riches ont des résultats supérieurs de 20 % aux étudiants pauvres, mais certains pays parviennent à réduire cette influence du milieu social sur le niveau d’instruction.

Être au bas de l’échelle économique et sociale semble également influer sur la conviction d’avoir voix au chapitre quant au choix des dirigeants politiques et quant à leur manière de gouverner – seuls 70 % des 20 % au bas de l’échelle socio-économique exercent leur droit de vote, contre 77 % parmi les 20 % en haut de l’échelle. Mais là encore, il ne s’agit que d’une moyenne, et certains pays connaissent des taux de participation électorale similaire dans les diverses catégories socio-économiques. Ceci tend à montrer que l’on peut parvenir à un degré très poussé d’intégration sociale.

Enfin, l’Indicateur du vivre mieux montre que, quelle que soit notre nationalité, les éléments auxquels nous accordons le plus d’importance sont les mêmes : partout, la santé, l’éducation et la satisfaction à l’égard de la vie sont considérées comme les éléments les plus importants. Les gouvernements doivent donc tenir particulièrement compte de ces aspects pour être en mesure d’offrir à tous une vie meilleure.

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