Vieillissement 3.0
Saviez vous.. que les personnes âgées lisent près de trois fois plus vite sur un Ipad que sur un livre papier? Ou que 50% des utilisateurs de Kindle ont 50 ans ou plus ? Âge et innovation ne pas nécessairement opposés, malgré l’idée reçue que les nouvelles technologies sont l’apanage des jeunes. Les nouvelles technologies sont désormais clairement adaptées aux besoins des seniors et représentent une source de progrès à la fois pour le maintien d’une santé vigoureuse et la préservation de leur indépendance à un âge avancé.
Alors qu’ils n’étaient que 9% en 1960, les plus de 65 ans représenteront 26% de l’ensemble de la population de l’OCDE d’ici 2050. Les plus de 80 ans seront eux 9.4%. La première conclusion que l’on peut en tirer, est la part grandissante que représentent les personnes âgées sur les marchés. Les Kindle, Nook e-reader ou iPads sont particulièrement attrayants pour les personnes âgées ou toute autre personne éprouvant des difficultés visuelles. Moins chers que les éditions imprimées en gros caractères, ils sont également plus faciles à transporter et moins encombrants. Au-delà des considérations marchandes, une autre conclusion peut-être tirée de ces chiffres: celle de notre responsabilité en tant que société pour trouver des réponses aux besoins médicaux et sociaux des personnes âgées.
Les nouvelles technologies représentent une étape attendue dans l’amélioration des soins médicaux. La demande pour les soins de longue durée, à la fois dans les maisons de retraites ou pour les services à domicile, est en pleine expansion. En parallèle, une pénurie en médecins, infirmières, épidémiologistes, éducateurs et administrateurs dans le secteur de la santé est prévue, plus particulièrement en zone rurale. Les nouvelles technologies dans le champ médical permettent aux personnes âgées de vivre de manière indépendante plus longtemps, à travers la prévention de pathologies. Dans le champ de la malvoyance par exemple, la recherche menée sur le développement de rétines artificielles et d’implantations au niveau du cerveau permet d’en réduire le développement. La technologie peut également faciliter le quotidien des personnes âgées, comme par exemple le simple fait de pouvoir faire ses courses en ligne via Internet. D’autres avancées technologiques plus sophistiquées ont permis de développer des détecteurs de mouvement et autres robots dispensant surveillance et sécurité à domicile. Ceci permet aux personnes âgées de vivre chez elles si elles le souhaitent, avec un système de surveillance mettant en alerte le personnel soignant si nécessaire, en cas de chute par exemple. Des robots de réhabilitation, peuvent également aider les infirmières et aides soignants dans des tâches éprouvantes physiquement telles que de porter ou laver les patients.
Un autre défi lié au vieillissement de la population, est celui de l’isolement social des personnes âgées. Ici encore, les nouvelles technologies peuvent apporter des solutions. Des ordinateurs sont introduits dans les maisons de retraite afin de réduire le sentiment de solitude des personnes âgées, et les médias sociaux facilitent les échanges avec leurs familles et amis. En mars 2012, les utilisateurs ayant entre 50 et 64 ans, représentaient près d’un quart des utilisateurs Facebook, selon l’institut de recherche Nielsen. Dans ces cas de figure, les nouvelles technologies facilitent les interactions sociales. Mais ces nouvelles technologies sont-elles amenées un jour à remplacer les échanges entre êtres humains ? L’Institut National des Sciences et Technologies Avancées au Japon a développé un bébé phoque robot, du nom de PARO, dont l’utilité thérapeutique est de divertir les patients à travers des conversations, mimiques et mouvements. Il ne s’agit là que d’un exemple. Mitsubishi travaille également sur un robot capable de communiquer, Wakamuru.
Les robots pourraient-ils donc remplacer les soins médicaux et attentions envers nos concitoyens seniors ? Ou s’agit-il plutôt d’un constat inquiétant sur notre perception du vieillissement dans nos sociétés ? Ce débat renvoie à celui de nos besoins et de ce qui nous qualifie en tant qu’être humains. D’autres projets tels que The Painting Fool introduisent la notion de créativité mécanique. Ce programme d’ordinateur, conçu pour « exposer des comportements qui pourraient être considérés habiles, sensibles et imaginatifs », repousse les limites de l’intelligence artificielle. Compagnie, émotion et aptitudes dans l’aide aux personnes âgées, le tout généré par des machines. Serait-ce le revers de la médaille ou bien la voie à suivre pour le développement futur des nouvelles technologies ?
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Science, technologie et industrie : Perspectives de l'OCDE
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